L’événement le plus marquant pour moi, a été la fois où l’on m’a commandé un tableau grand format.
C’était quelque chose que je n’avais jamais fait et j’avais peur de galérer, ce qui fait que je n’ai pas eu peur de perdre le contrat et que j’ai imposé mon prix, qui était au delà de mes espérances.
Mais finalement ils ont accepté. Ça a été une expérience dans tous les domaines, car le tableau devait être exposé dans une brasserie près de Périgueux, et faisait 1,60 x 3 mètres.
J’ai eu beaucoup de mal à amener la toile dans mon atelier, au troisième étage sans ascenseur, car la toile est restée coincée dans l’escalier.
Il a fallu la tirer du balcon avec des cordes. Et la redescendre une fois finie, par le même chemin.
J’ai mis six mois à la faire.
Elle est toujours visible à la brasserie, qui a changé plusieurs fois de nom depuis.
Je n’ai été peintre traditionnel que quelques années, en fait de 2008 à 2015, année où, atteinte de la maladie de Charcot, j’ai perdu l’usage de mes mains.
Avant cela, étant sportive, j’avais surtout envie de mouvement et c’est ce que je voulais retranscrire.
Mais depuis l’a progression de cette la maladie, j’ai dû m’adapter avec la commande oculaire. Aujourd’hui, je pense pouvoir peindre ce que je veux, mais j’aime sentir l’émotion passer dans le regard des gens.
Car c’est surtout l’émotion que je cherche à retranscrire.
C’est la raison des visages, toujours présents dans mes peintures actuelles. Ils permettent de faire passer des émotions, beaucoup mieux que n’importe quel autre thème.
Je suis toujours très attirée par l’abstrait, et je continue à créer mes tableaux en jouant avec les couleurs, les motifs et parfois même le texte.
C’est seulement après que je décide si je poursuis dans l’abstrait, ou si ça va devenir un tableau figuratif.
Donc je dirais que mon travail est semi-abstrait, quand il n’est pas complètement abstrait. Je continue à chercher à déstructurer au maximum .
Et à jouer sur l’émotion en alternant des parties de tableau bien définies, avec d’autres un peu plus floues ou plus déstructurées.
Mes faiblesses, ce sont mes forces :
le meilleur exemple reste l’apparition de la maladie. J’ai d’abord perdu l’usage de ma main droite, et j’ai continué à donner des cours et à peindre avec la main gauche.
Quand j’ai été complètement paralysée des deux mains, j’ai pensé que je ne pourrais plus jamais peindre. Et pourtant, grâce à mes amis, j’ai pu bénéficier d’une commande oculaire.
Cette commande oculaire me permets de tout faire avec les yeux, sur l’ordinateur. J’ai commencé par écrire, puis je suis partie à la recherche d’un logiciel accessible par commande oculaire.
En fait, il fallait juste que les touches ne soient pas trop petites. J’ai trouvé Artrage. Puis j’ai commencé par de l’abstrait, puis ensuite j’ai essayé de faire mon autoportrait, et j’étais assez contente du résultat.
J’ai donc poursuivi dans cette voie.
C’est grâce à la maladie, que j’ai découvert la peinture numérique, on peut dire ça.
Ce qui m’inspire? J’aime beaucoup les couleurs et les textures. Depuis toujours. J’ai un frère qui dessine très bien, et qui a toujours été attiré par le trait, moi c’est la couleur.
Je peux être inspirée par des tableaux dans une exposition, par des publicités. Ou même par la décoration dans des émissions télé.
Je me souviens que quand je marchais encore, la texture du trottoir m’inspirait. Je regarde ce que font les autres peintres, sur Internet, vu que les expositions sont annulées, et cela m’inspire beaucoup aussi.
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karinebrailly.canalblog.com
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